Description
Affiche magasin 52cm x 40cm papier couché 250g brillant sans bord blanc
Affiche Lithographie ; 55cm x 43cm papier couché 250g brillant, bords blancs 1cm
marge gauche cm |
marge haut cm |
marge droit cm |
marge bas cm |
1 | 1 | 1 | 1 |
Bruno Théry
Cette maquette d’affiche marque la fin d’un long cycle d’un travail de peinture où je réalisais mes rêves d’une façon la plus précise possible. On pourrait parler d’hyperréalisme si les objets représentés étaient réels et reconnus. Dans ces maquettes, comme celles de l’affiche 1988 avec les contrebasses sur l’autoroute, les objets ou les situations sortent tout droit de mon imagination . Avant de réaliser des affiches je travaillais comme artiste peintre en utilisant cette technique avec des aérographes, car j’avais été extrêmement influencé par les illustrations d’un genre dit Fantastiques de Giger qui travaillait avec ces matériels et surtout par Gustave Moreau au 19ème siècle qui utilisait des projections bien avant l’invention de ces outils. Après cette affiche pour Jazz à Vienne 1991 j’ai jeté toute ma boite d’aérographes pour les pinceaux, pastels et crayons.
Dr Phil
Le rapport de Théry aux « objets » est tout à fait passionnant. Il adore cette bidouille, bricoler des objets, à la fois improbables et vrais. Vrais, d’abord, parce qu’il les fait exister, et qu’ils ont une logique, imparable – mais parfois c’est celle du rêve. Des objets qui vont loin ou qui viennent de loin, qui nous embarquent, qui sont de prodigieux moyens de locomotion de l’imagination. Ca vole, ça roule, ça plane ou ça trébuche, ça crache, ça siffle, ça grince ou c’est totalement silencieux comme un aveu. Des totems, des masques. Le tabou, la religion, le mythe, « l’ustensile civilisationnel »… Et les objets, soit il les fait, et les photographie, soit il les peint – pour qu’ils soient encore plus faussement vrais. Il est toujours fier (et comme amusé de la supercherie) des objets qu’il a vraiment fabriqués, et de toute l’ingéniosité tournesolesque de la récup et du détournement d’éléments triviaux en symboliques. Des jouets, infantiles et profonds, graves et drôles. Profondément utiles dans leur absurde, rigolote ou improbable utilitarisme. Les projets refusés montrent leur enracinement à l’histoire de la ville, son passé industrieux. Une profusion d’usines fonctionnant avec l’Isère, qui passe dans une gorge qui traverse Vienne, l’ont défigurée. Le train les desservait. Avant l’autoroute, la ville était vue, vécue par le train dont deux grosses lignes longent le Rhône de chaque côté. C’est le couloir de la vallée du Rhône, avec tous ces trafics européens. La première année, il s’est attaqué à l’autoroute, et la deuxième année au train ! Un travail de poète. La petite loco bleue sort de la mine, à la fois frétillante et douloureuse, son phare de brume brille en dessin animé, et sa corne à l’arrière sonne le blues. Tout ça roule sur du rail en pierre d’histoire, d’esclavage antique et de civilisation. Jusqu’à l’hommoïde-machine qui pousse son chariot-poumon dont il est solidaire. Une saga triste et forte, absurdement drôle. Alors le petit jouet de l’affiche est encore une synthèse heureuse et légère : une jazzistique viennoiserie ! 1991 Ces trois projets déclinant ce jouet / contrebasse étaient tous très réussis et je me rappelle qu’un choix ne s’est pas imposé facilement. Je me demande encore aujourd’hui si on a choisi le meilleur..
Note : les photos en ligne intègrent la signature de l’artiste en filigrane, celle-ci ne figure pas sur les affiches en vente.