l'Oeil Nu affiche de la création théâtrale le Funambule approximatif

Compagnie
de l’Oeil Nu
Le Funambule
approximatif
1986

le Compagnie
de l’oeil Nu
une Trop Bruyante
Solitude
1998

Jazz à
Vienne
1996

 

Les images de Théry sont des fenêtres qui ouvrent des passages vers d’autres ailleurs. Les enfants ne s’y trompent pas. Ils repèrent au premier coup d’œil ce qui leur permet de s’échapper, ce qui les aide à sortir du monde ordinaire.

On a ce même phénomène avec les images des bons albums, je veux dire que les enfants se mettent spontanément en sympathie avec les gorilles anthropomorphe d’Anthony Browne, qu’ils se perdent dans les pages de Claude Ponti, qu’ils plongent dans l’univers de Tomi Ungerer avec des frissons parce qu’ils sont en confiance, parce qu’ils y sont chez eux : ils savent voir l’important, ce qui n’est pas visible d’emblée, ce qui se cache.

Avec Théry, tout est en grand format : il ne veut pas seulement qu’on « passe à côté » ! Il veut qu’on comprenne sans grands mots, (sans grands maux ?) et ne nous impose rien : on a le droit de comprendre ce qu’on veut. On se fait sa grammaire de l’image, sa conjugaison des média, on s’aiguise l’orthogriffe car on a droit aux coups de patte.

Et quand on a la chance de lui faire rencontrer des enfants, il sait attiser leur regard, l’affûter, bousculer les plus rétifs… Vers cette liberté, les choses s’apprennent. Au delà du premier regard, il y a l’interprétation, l’approfondissement.

Il n’obéit pas à un programme pas de pensée inféodée, il livre en pâture un peu de hasard, des parcelles de connaissance, des morceaux d’histoire, beaucoup de naturel… Rien n’est prédéterminé, alors il faut se frayer son propre chemin, trouver l’impulsion. Si on veut que ce soit profitable, si on veut que l’enfant s’élève sur ce chemin il faut le guider sans lui mettre d’œillères. On doit lui donner l’élan, l’armer, lui faire confiance sans le contraindre. Cela s’appelle l’apprentissage.

L’intelligence n’est pas dans les choses, elle est dans ce qui les relie. Ce sont les regards croisés qui en sont les vecteurs. L’enfant apprend à accepter que le monde lui pose des questions sans lui donner toujours les réponses : Faut-il toujours avoir raison ? Peut-on se tromper ? Dans quel rêve suis-je entré ? Quel est le sens de tout ça ? À qui appartient ce reflet, dans quel miroir me suis-je plongé ?

 

Avec Théry, tout est en grand format : coup de cœur, goût du vrai, jeux d’artifices.

On se laisse prendre aux jeux de la perception, on s’empare de ce va-et-vient entre le mur et l’affiche, mais on n’y est pas à l’étroit. On y respire un air renouvelé.

Compagnie
de l’Oeil Nu
Le Funambule
approximatif
1986

 

 

Compagnie
de l’Oeil Nu
Le Funambule
approximatif
1986